Les deux traversées jusqu'aux Baléares
Itinéraire dans les Baléares et jusqu'à Sète
Deux traversées et une pause en Sardaigne
Repartis de Sicile, nous entamions une traversée de deux jours pour rejoindre la Sardaigne. Après une navigation de nuit dont nous avions maintenant l’habitude, le vent tomba rapidement au lever du jour. Perdus au milieu de la mer sous le soleil pesant, nous étions obligés d’alterner l’utilisation du moteur avec des baignades pour ne pas souffrir de la chaleur. Nous avancions alors peu et dûmes attendre la tombée de la nuit pour réutiliser les voiles. Le lendemain, le vent était bien de retour et nous affrontions sûrement les conditions météos les plus difficiles jusqu’alors. Les voiles réduites presque au minimum, nous naviguions tant bien que mal à travers d’imposantes vagues qui soulevaient régulièrement le bateau très gîté. À l’arrivée en fin d’après-midi, l’intérieur était sens dessus dessous et nous entamions un grand nettoyage suivi d’un jour de repos bien mérité.
Le jour suivant, le temps s’était légèrement calmé, et étant bien reposés, la navigation jusqu’à Cagliari nous paru assez sportive, mais beaucoup plus agréable. Nous visitâmes alors la capitale de l’île et profitâmes de la soirée pour dépolluer une petite plage près du port. Il était alors temps de partir pour la plus longue traversée du voyage jusqu’aux Baléares : deux-cent-cinquante miles nous séparait de Minorque, où nous avions prévu d’arriver trois jours plus tard. Nous partîmes à l’aube, longeant dans un premier temps les côtes de la Sardaigne. Le temps était parfait et le passage de paquebots se faisait de plus en plus rare. Au milieu de la nuit, nous assistâmes à un impressionnant lever de lune, où l’astre rouge semblait naître de la mer. La journée suivante, le vent continuait de nous porter à bonne allure et nous croisâmes quelques tortues de mer, vivants alors éloignées de plus de cent kilomètres des premières côtes.
Dépollution d'une petite plage à Cagliari
Minorque, Majorque, Ibiza et Formentor
Le matin suivant, nous arrivâmes à Port Mahon, un des plus grands ports naturels d’Europe. Dans cette petite ville s’étendant le long des bras de terre du port, nous découvrîmes avec plaisir l’ambiance balnéaire propre aux Baléares. Nous longeâmes le lendemain les côtes du nord de l’île, près de falaises et de plage aux reflets roses, avant d’arriver proche de Ciutadella. Depuis un mouillage dans une crique à l’eau turquoise, nous visitâmes la ville et ses charmantes rues marchandes.
Crique près de Ciutadella
Nous continuâmes ensuite notre exploration de l’archipel vers Majorque, pour une petite traversée d’une après-midi au moteur à cause de l’absence totale de vent. Étant arrivés au mouillage de nuit, nous découvrîmes la magnifique baie où nous étions arrivés seulement à partir du lendemain. Nous longeâmes ainsi l’est de l’île, en nous arrêtant au gré des plages, toutes plus éblouissantes les unes que les autres. Nous finîmes par arriver à Palma après quelques jours et visitâmes la vieille ville et ses immeubles au style art nouveau. Ce fût aussi pour nous l’occasion d’un dernier ravitaillement et de quelques nuits au port, difficile à réserver en haute saison.
Les rues de Palma
La canicule s’était aussi bien installée et nous partions vers Ibiza sous une forte chaleur. Nous nous y arrêtâmes à un premier mouillage, assez paisible et en opposition avec l’image que nous nous faisions de l’île, avant de se diriger vers la ville. Ici, après avoir trouvé une bouée pour laisser le bateau, nous pures partir à la nage pour découvrir les célèbres soirées faisant la réputation de l’île. Nous passâmes la journée suivante sur l’île voisine, au bord de la plage de Ses Illetes, s’étendant de part et d’autre d’une bande de sable blanc aux couleurs paradisiaques.
Plage de Ses Illetes à Formentor
Il était déjà temps de prendre le chemin du retour, en passant une dernière fois à Majorque avant de retourner vers le continent. Nous quittâmes Formentor dans une chaude nuit d’été et arrivâmes au mouillage après une journée de navigation. Nous nous retrouvions tout seuls entre les falaises comme à nos premiers jours, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. La nuit fût particulièrement paisible et nous longeâmes le lendemain les reliefs escarpés de cette côte de l’île jusqu’à Puerto Soller. Nous devions seulement y récupérer de l’eau, mais nous restâmes finalement au mouillage devant le port qui offrait un cadre exceptionnel sur la petite ville.
Couché de soleil à Formentor
Mais à la tombée du jour, alors que le vent soufflait particulièrement fort, plusieurs bateaux se mirent à déraper dans la baie. L’un d’entre eux percuta un catamaran, passa proche de nous et continua de s’éloigner vers le large : personne n’était à bord. Nous décidâmes alors de gonfler rapidement l’annexe pour essayer de partir récupérer le bateau. Nous nous retrouvâmes rapidement à bord, et après avoir compris son fonctionnement, nous réussîmes à sortir une voile et le ramener vers la ville. Nous jetâmes alors à nouveau l’ancre, qui semblait maintenant tenir. Les propriétaires revinrent un peu plus tard, surpris de retrouver leur bateau si éloigné.
Le chemin du retour
Après nos aventures de la veille, nous partions tôt le matin en direction de Barcelone. Le vent était fort et nous permettait d’avancer assez vite, malgré les vagues qui s’abattaient régulièrement sur le bateau. Même s’il nous fallut barrer toute la journée, la traversée se déroula sans souci grâce à notre bonne préparation et les nombreux plats cuisinés en avance. Nous arrivâmes alors tard le soir au mouillage à côté de la ville en ayant effectué notre record de vitesse sur une journée. Nous commencions doucement à prévoir la fin du voyage, et nous rendîmes compte que nous devions continuer la route pour éviter de nous retrouver bloqués par le mauvais temps à venir. Ainsi, nous longeâmes la Costa Brava et ses beaux paysages jusqu’à retrouver la France après une dernière navigation de nuit.
Arrivés en France, nous restâmes trois jours dans le très accueillant port de Gruissan, déjà un peu nostalgiques du voyage, mais contents d’être de retour. Il ne nous resta alors plus que quelques heures de navigation pour rejoindre Sète, qui avait été notre point de départ quatre mois plus tôt, où nous attendaient nos familles et la fin de l’aventure !
Arrivée du bateau à Sète